Journal de Bord Complet

 

 

 

- Allo Terre ?


- Ici Cosmos !



1- Automne 2023, Naissance d'un projet

 

Action: texte/parole d'habitant, sur panneau, rue Truillot
(Simulation photographique, R Milin, oct 2023)


La ville d'Ivry sur Seine / La Galerie Fernand Léger et l'EPA ORSA ont souhaité initier ensemble une résidence d'artiste dans le cadre du projet de l'Agro-cité Gagarine - Truillot (https://www.agrocite.gagarinetruillot.fr/)

Une résidence d'artiste de trois ans est donc mise en place avec Robert Milin, lauréat de l'appel à projet.

 

Il propose de travailler :


- en rencontrant les habitants

- en effectuant ensemble des actions

- en mobilisant la créativité des habitants par la terre, le végétal

- en travaillant sur l'iconographie du passé du quartier

- en s'intéressant au végétal, à la nature dans l'urbain

- en gardant à l'esprit l'histoire de ce quartier Gagarine

- en créant des espaces de rencontres autour d'actions in situ où chacun apporte une pratique, une connaissance, un savoir sur l'art, le bricolage, le végétal, l'animal, le quartier...



2. Février 2024, Chez Soumaya




Goûter chez Soumaya, Février 2024

 

Une première réunion initiée par Robert Milin et accueillie par Soumaya se tient dans la Tour Truillot le samedi 4 février 2024. Soumaya a préparé une grande table, du thé, du café, des biscuits...

Après la présentation de son travail d’artiste en général puis du projet pour l’Agrocité, une discussion s’est engagée sur le sens du projet, notamment dans sa dimension artistique avec la participation des habitant.es. 

 

Quelques points importants:


- le fait que l’invitation à cultiver ensemble un jardin en forme de mandala est à ce jour prévue pour un temps limité

- un lieu d’implantation a été retenu à l’arrière de la tour Truillot.

-  les participantes sont toutes d’accord pour s’impliquer à cet endroit. Elles se sont accordées pour vouloir réaliser ensemble un plus grand mandala, (environ 5 mètres de rayon) ceci afin d’accentuer la partie entraide collective du projet. Robert Milin fera des dessins pour ce premier mandala. 

- Robert Milin  souhaite la création d’une association le moment venu., il en concevra les
statuts et ce travail juridique, Robert dit que ce sera aussi à sa façon un «statement», constitutif de l’œuvre à venir. Dans cette attente il a été décidé que deux personnes seraient présidente et vice-présidente de « l’association de fait » que désormais ils forment. Il s’agit de Dany Freyermuth et de Soumaya Boussik. L'association s'appellera Les Mandalas de Gagarine.

- Robert voudrait faire une œuvre sonore, photographique et filmique autour de la démarche entreprise. Toutes les participant.es donnent leur accord. Des photos, des sons et des vidéos sont d’ores et déjà pris durant cette rencontre.

- Il faut penser à des bacs à compost, retourner de la terre, un peu de menuiserie, trouver un accès à l’eau même si les principes de la permaculture seront utilisés afin d’en utiliser le moins possible. Chacun.e doit essayer de trouver des solutions en termes de plants, outillage et petits bricolages. Il faudra privilégier la récupération et le bricolage.

 

 


3. Fin Février 2024, Repérage


- Il faut désormais s’accorder sur un espace pour un premier mandala en s’assurant qu’une parcelle sera disponible jusqu’à la fin du chantier. Les Mandalas de Gagarine  - l'association de fait qui s'est constituée -  et Robert ont décidé que ce serait juste derrière la Tour Truillot, un petit espace de pelouse et l'autorisation de l'EPEA-ORSA a été obtenue.

 

Il faut également commencer à penser à des possibilités de récupération de matériaux puisque l’un des principes est de ne rien acheter de tout prêt mais de recycler et de bricoler ensemble. Les idées de  collectif, d’entraide et de bricolage sont au cœur de ce projet.

 

Tout le monde, participant direct ou non, est invité à réfléchir pour trouver :

  • - des plants

  • - du bois pour fabriquer une petite clôture tout autour du mandala

  • - des outils

 

Un rendez-vous est pris pour début mars et un premier tracé.

 

 

Repérage sur le terrain, fin février 2024

 


4. Début mars 2024, rencontres et tracé

 

Les prises de contact se poursuivent avec les habitant·es ainsi qu’avec une spécialiste de la permaculture. Cette dernière -  Cécile - viendra sur le quartier Gagarine à la mi-mars afin de rencontrer le premier groupe constitué autour du premier mandala.

 

Discussion également avec l’architecte du projet, Carmen Santana, pour voir comment articuler les projets respectifs.

 

Avec les volontaires disponibles Robert va examiner la parcelle et tracer un grand cercle sur le sol. Munis d'une cordelette, de piquets et aussi d'une bombe de peinture bleue ils tracent ainsi le contour sur le terrain. 

 

 Sur la parcelle, début mars 2024
 


 
Tracé du premier mandala, début mars 2024

 



 

5. Fin mars 2024, rencontre avec Cécile

 

 

Cécile, spécialiste de la permaculture est venue sur le quartier Gagarine à la rencontre de l’association Les Mandalas de Gagarine.

Il va falloir commencer dès que possible les composts pour enrichir les terrains après les avoir labourés. La ville d'Ivry sur Seine peut mettre à disposition des bacs de composts. Un rdv est fixé avec la personne responsable de la distribution de ces bacs.

Il pleut la réunion se poursuit dans un hall d’immeuble et deux dates sont fixées  pour les prochaines rencontres :

- le 13 avril 2024 à la Galerie Fernand Léger pour travailler sur les statuts de l’association d’une part mais aussi pour visionner des œuvres vidéos de Robert.

Les statuts font partie intégrante de l’œuvre en train de se faire d’où l’importance de ce travail collectif.

- le 18 mai 2024 : rdv pour une journée bricolage autour de la parcelle, fabrication et installation des bordures extérieures et intérieures.


 

Premiers dessins préparatoires des habitant·es, printemps 2024

 

Premiers dessins préparatoires des habitant·es, printemps 2024

 
 

 

6. Début avril 2024, préparation du terrain

 

 

Le terrain où le premier cercle a été tracé n’est finalement pas disponible.

Le premier mandala va donc prendre place sur le second terrain proposé. L’EPA Orsa a retourné la terre de moins bonne qualité sur cette parcelle pour l’aérer.

Puis de la terre inutilisée, sur le chantier global, a été apportée afin de rendre ce premier mandala appropriable et cultivable. il va falloir pouvoir l'étaler assez rapidement.


 
Tracé du premier Mandala, avril 2024


 
Le terrain est entièrement labouré , avril 2024
 
 

(espace finalement retenu afin d'y tracer le futur Mandala, un écriteau a déjà été planté par les participant·es)

 

 
Nadia apporte des sacs de copeaux

 

 

 

7. Samedi 13 avril 2024, rencontre à la Galerie Fernand Léger

 

Robert a donné rendez-vous aux membres de l’association Les Mandalas de Gagarine à la galerie Fernand Léger.

Il s’agit d’une part de travailler sur les statuts et d’élire un bureau mais aussi de partager un temps autour de l’art puisque cette aventure commune n’est pas un simple jardin potager mais une œuvre dont l’un des médiums est le jardinage.

Robert a préparé les statuts qui constituent une forme de statement qui va encadrer l’œuvre.  Il se sert souvent du droit, de ses outils pour affiner la forme de ses œuvres qui se déploient dans l’espace public et se construisent en commun avec des personnes volontaires.

Ici le premier mandala prend place au cœur de la Cité Gagarine et des premières habitantes se sont mobilisées avec Robert.

Une association a donc été donc créée, un bureau élu et des statuts établis.

Extrait des statuts créés pour l'association les mandalas de Gagarine
 

 

Par ailleurs Robert profite de cette rencontre à la Galerie Fernand Léger pour présenter et discuter de deux vidéos qu’il a réalisées sur deux de ses oeuvres antérieures:

Jardin aux Habitant·es, Palais de Tokyo, depuis 2002

 

Jardin aux habitant·es, Palais de Tokyo, Rue de la Manutention, depuis 2002

 

 

Jardin au Mandala, Œuvre éphémère entre mai et septembre 2000 dans le parc de La Courneuve

 

                Jardin au mandala, La Courneuve, Biennale Art Grandeur Nature, Mai à Septembre 2000
 

Ces deux œuvres partagent des questions qui traversent le travail de Robert depuis plus de trente ans. 

 



8.  Du 24 au 30 avril 2024, rencontre, bricolage, compost

 

Les habitantes se mobilisent pour essayer trouver du compost et de la bonne terre, installer un bac pour produire ensuite, soi-même du compost, nettoyer la terre et préparer peu à peu les parcelles de chacune.

 

Mercredi 24 avril à 19h : la Ville d’Ivry sur Seine et l’Epa Orsa organisent Réunion publique sur l'agriculture urbaine, les chantiers en cours de la Zac Gagarine-Truillot. Robert ne pouvant être présent à la réunion, il a préparé une courte vidéo présentant le projet et ses premières avancées.

 

 

 

La voici ici: https://vimeo.com/940652128?share=copy

 

 

Mardi 30 avril 2024 : Robert aide les gens sur le chantier de nettoyage de terre,  il présente son projet aux passants, aidé de Dany qui est désormais la présidente de l'association Les mandalas de Gagarine.

Robert filme et fait des photographies.  On commence à penser à la fête du quartier du 8 juin. Il faudrait que le Mandala puisse être prêt avec quelques premières plantations.  Robert souhaiterait installer des premiers panneaux sur piquets avec des phrases et des photographies venues de ses premières rencontres sur le quartier.

 

Maquette, Robert Milin, fin avril 2024

 

Plusieurs passages de Robert sont convenus en mai notamment pour nettoyer la terre puis commencer à installer les bordures, les habitant·es peuvent aussi venir quand elles le souhaitent.



9. Du 1 au 12 mai 2024, nettoyage et répartition des parcelles

 

Les membres de l’association viennent nettoyer la terre ici et là, il y a désormais un local qui va permettre de stocker quelques petits outils.

 

 

 
Samedi 11 mai 2024, nettoyage de la terre


 

Le 11 mai 2024 : Robert vient aider à préparer le terrain et chacun participe à sa façon. Certaines ont avancé leur retour de vacances pour être là, d’autres préparent du thé et du café, des amis passent dire bonjour ou même donner un coup de main, des voisins s’arrêtent et questionnent… Certains voudraient participer d’autres sont mécontents ils voulaient des places de parking, des discussions s’enclenchent…

 

Peu à peu Allo la Terre ? Ici Cosmos prend place et forme dans le quartier à travers la mobilisation d’un groupe d’habitantes autour du projet de Robert.

 


Vue du treizième étage
 
 

 

La répartition des parcelles se fait avec un enfant par tirage au sort des numéros dans un chapeau.

 


Tirage au sort, vidéo




10. Du 13 au 28 mai 2024, travaux de menuiserie et premières plantations

 

Malgré le mauvais temps Jean-Michel,  Edouard et Antoine se sont lancés dans des travaux de menuiserie pour construire toutes les bordures tout autour du mandala et des parcelles…Une fine clôture est installée, elle reste basse et ne cache rien du jardin.

 

 
Construction des bordures, vidéo (sans son)

 

Les dames des Mandalas de Gagarine sont venues apporter du thé, des fruits, du café… un voisin est venu donner un plant d’autres sont venus discuter tout simplement.


 
Thé et café au jardin, mai 2024

 
Construction des bordures du Mandala, mai 2024


 

Tout le monde a continué, seau et râteau à la main,  à bien préparer le sol en transportant la terre et en l’étalant dans toutes les parcelles.

 

 

 
Le travail d'équipe, mai 2024
 
 
Robert dans le mandala, mai 2024
 
 
 Le travail d'équipe se poursuit, mai 2024
 

 

Tout a pris forme et les premières plantations ont pu commencer. Nous attendons le bac pour le compost et un tonneau pour stocker de l’eau de pluie.

Ce premier mandala est prêt pour sa présentation à tous et toutes lors de la fête du quartier le 8 juin 2024.

 

Premières plantations, mai 2024


 
La joie du travail d'équipe, mai 2024
 
 
 
 
 
 


11. Du 29 mai au 8 juin 2024, préparation de la fête du quartier


 

Les habitantes continuent de venir travailler leur parcelle en échangeant aussi sur le groupe whatsapp consacré au Mandala : des idées, des questions, des sensations... 

 

 

 

 
Le jardin prend forme, juin 2024



Il manque désormais un réservoir pour l’eau et toujours aussi le bac pour le compost.

Robert est venu le 5 juin avec de premières photographies et des textes qu’il va contre coller sur des panneaux en bois fabriqués avec l’appui de la galerie Fernand Léger à partir des dessins de Robert.

Avec l’aide du nouveau gardien de l’immeuble les piquets sont plantés en terre assez proches du Mandala.

Ces images et ces textes proviennent du quartier, des rencontres et des discussions que Robert a pu avoir.




 
Installation des premiers piquets, 7 juin 2024



Robert a commencé à photographier, à enregistrer des paroles, à filmer… il récupère également des images et des petits films faits par les habitantes qui sont là au quotidien. Et peu à peu il accumule des matériaux pour une nouvelle œuvre sonore et vidéographique.

 

 

 

 
Petite pause au soleil, juin 2024

 

 

 
Affiche de l'EPA ORSA, à partir d'une aquarelle originale de Robert Milin, juin 2024

 

 

Le 8 juin tout est prêt, tout le monde est là, il fait très chaud, le quartier est en fête. Le Maire, les habitant·es, les élu·es municipaux sont venus découvrir le premier Mandala et rencontrer Robert et les membres de l'Association Les Mandalas de Gagarine.

 

Jour de fête autour du Mandala, le 8 juin 2024




Signalétique pour Jour de fête, le 8 juin 2024


 

 

12. De mi juin à mi août 2024, le jardin au Mandala est en fleurs

 

 

Le jardin en fleurs, juillet 2024


 

 

Les plantations se sont multipliées et le Mandala en fleur est de plus en plus présent visuellement.

Une réserve pour l’eau a également été installée pour faciliter les arrosages durant l’été.

 

Désormais les entretiens avec Robert Milin peuvent commencer avec des prises de notes et des enregistrements sonores.

 

Les vignes de Mascara, paroles d'habitants

 

 

Dans le même temps Robert peut commencer à envisager la création d’un deuxième jardin au Mandala avec d’autres habitant·es volontaires et selon le même protocole. 

 

 


 
Promenade dans le Mandala, fin juillet 2024



 

13. Dernière semaine d’août 2024


En quelques semaines le jardin mandala a vu des tomates, des poivrons, des aubergines, de l’oseille, des aromates donner de la vie et de la couleur au milieu du quartier Gargarine, toujours en chantier.

 

L’été il a fallu s’entraider pour arroser les parcelles de ceux partis en vacances et ce fut aussi l’occasion de manger les premières tomates.

 

 
Ingrid et Rachida, fin août 2024

 

 

Le réservoir à eau est bien en place, Dany a fabriqué un filtre qui permet de récupérer l’eau des pluies tout en filtrant les insectes ou les petits feuillages.

 

 

Le filtre de Dany, 27 août 2024


 

Sur la parcelle accueillant le mandala il y a désormais un figuier, donné par un voisin,  et il y a également un sac avec du marc de café pour venir enrichir la terre.


Les discussions se précisent sur un nouveau mandala, des voisins sont partants pour participer.

 

 

 

14. Mercredi 4 septembre 2024


 

Des graines sont récupérées au fur et à mesure pour les nouvelles plantations l’an prochain. Le petit local s’organise avec les enveloppes de graines et des réserves de bouteilles d’eau…

 

 
Réserve d'eau dans le local, fin août 2024
 

 

 
Graines de tomates cerise, été 2024

 

 

De nouveaux piquets seront bientôt installés avec des photographies ou des textes et peu à peu un parcours va se dessiner dans tout le quartier.

 

Une réunion de premier bilan est prévue le 5 octobre avec l'ensemble des habitantes qui furent impliquées dans le premier mandala. Il s'agira aussi de penser l'articulation avec le second mandala, de réfléchir ensemble au parcours des piquets et d'imaginer un moment d'échange au coeur du quartier.



15. Rencontre avec Robert Milin le 25 septembre 2024


La Maison Municipale de quartier Centre Ville Gagarine a organisé mercredi 25 septembre une rencontre avec tous les habitants pour échanger autour du projet Agrocité Truillot Gagarine.

 

Réunion publique, le 25 septembre 2024 à la Maison de quartier, Ivry sur seine

 

Robert Milin a ouvert la réunion avec une vidéo qui esquisse à grands traits sa démarche dans le quartier. Les habitantes qui se sont engagées auprès de lui dans le projet Les Mandalas de Gagarine étaient là également.

Ensemble ils ont présenté le projet et répondu aux questions.

La vidéo est visible ici: https://vimeo.com/1014252457?share=copy



16. Assemblée générale de l’Association Les Mandalas de Gagarine

 

Samedi 5 octobre 2024 tous les membres de l’association Les Mandalas de Gagarine se sont réunis pour un premier bilan des actions menées après ces premiers mois à travailler ensemble un jardin en forme de mandala au cœur du quartier Gagarine.

 

 

Extrait du compte-rendu de l'AG du 5 octobre 2024
 
 

 

Au milieu des allées en chantier, des bâtiments en construction, des algecos a surgi un jardin entretenu par dix femmes volontaires. 

 

Maintenant l’automne est là, la terre va pouvoir se reposer.

 

 

Assemblée générale, samedi 5 octobre 2024 à la Galerie Fernand Léger
 

 

Allo Terre ? Ici Cosmos ! c’est également un ensemble de panneaux sur piquets en bois sur lesquels sont contrecollées des images ou des phrases venant du quartier.

Ces textes et images plantés dans la terre  vont peu à peu traverser le quartier. Une première action est prévue le vendredi 15 novembre.

 


Présentation du blog, samedi 5 octobre 2024, Ivry sur Seine


17. Enregistrements sonores d’entretiens préparatoires

 

Depuis quelques semaines Robert prend des rendez-vous téléphoniques avec des habitant·es du quartier, impliqué·es ou non dans le jardin. Il y a bien sûr les femmes qui travaillent leur parcelle mais aussi des personnes qui passent et s’arrêtent devant le mandala.

 

 

 

Enregistrement d'un entretien préparatoire, le 19 octobre 2024, Dijon

Dans l’œuvre sonore se côtoieront des paroles venues des entretiens mais aussi des sons contextuels : le bruit des engins, un enfant à vélo, le RER qui arrive…


 

Entretien préparatoire, le 19 octobre 2024, Dijon
 

Après ces premiers moments au téléphone Robert réécrit un texte pour chaque personne participante. Un autre Rv a lieu ensuite autour du Mandala durant lequel Robert enregistre de manière plus professionnelle du point de vue sonore, les textes dits par les gens. Il agit ici comme un metteur en scène, faisant redire, recommencer pour trouver la bonne tonalité. Pour cela, il s’aide d’un grand cartel contrecollé sur carton qui empêche la feuille du texte de faseyer au vent.

 

Carton avec questions pour démarrer les entretiens, automne-hiver 2024
 

18. Un composteur, des piquets, des phrases et des images

 

Le 13 novembre 2024 le composteur est enfin installé près du mandala.



Le jardin a désormais une présence bien réelle, une nouvelle étape du projet Allo Terre ? Ici Cosmos prend forme.

Depuis les premiers jours,  Robert a pris notes de phrases et réalisé des photographies dans le quartier.

Il en sélectionne quelques unes qu’il imprime, plastifie et contrecolle sur un panonceau fixé sur un piquet. Le tout est en bois, simple et sobre.

 

 


 

Dès le mois de juin trois piquets avaient été installés tout près du mandala. Désormais les piquets vont dessiner un cheminement qui va se déployer sur tout le quartier Gagarine au fil des mois.

 


 

Les premiers ont été installés avec l'aide de la Galerie Fernand Léger le vendredi 15 novembre en partant de la place Pioline.

 


 

 

19. Jeudi 5 Décembre 2024, Noël approche






Le projet se poursuit, désormais la terre se repose mais le jardin reste présent. Ensemble les habitantes investies sur les parcelles du jardin ont décidé d’installer un petit sapin et sa guirlande qui s’illumine dans la nuit. Il est visible depuis les balcons ou les fenêtres des bâtiments les plus proches.

 

 

21. Vendredi 5 janvier 2025

Toutes les habitantes participant au Jardin au Mandala se retrouvent à la Galerie Fernand Léger pour partager une galette des rois. Quelques autres voisins ont été invités à venir aussi, ils participeront soit aux entretiens soit à entretenir la parcelle.

 
Présentation des premier éléments sonores, 5 janvier 2025
 
 
 
Rencontre autour d'une galette 1, 5 janvier 2025



Il s'agissait ici de se retrouver, de regarder les premiers éléments sonores montés par Robert et de se projeter dans cette nouvelle année.

 Rencontre autour d'une galette 2, 5 janvier 2025
 

Robert poursuit les entretiens et les enregistrements. De nouveaux piquets vont également être construits pour être installés au printemps.


22. Vendredi 24 janvier 2025

Stupeur des habitantes qui voient depuis leur fenêtre un engin détruire la parcelle travaillée depuis des mois, le Jardin reste intact mais la parcelle entière était mise à disposition avec déjà quelques plantations comme le figuier offert par un voisin.

 

Une mini-pelle détruit les abords du jardin, 24 janvier 2025

 

 

Destruction des abords du Mandala, 24 janvier 2025
 


Destruction des abords du Mandala, 24 janvier 2025


Après une rencontre avec les différents participants l'Epea Orsa s'est engagé à remettre la parcelle en état.

 

 

 

23. Début février 2025


La terre est au repos, la parcelle attend d’être remise en ordre après les destructions faites par les buldozers du chantier de la ZAC.  Les responsables ont réparé en partie le dommage mais nous attendons une meilleure finalisation pour tasser la terre en périphérie du mandala. 

Pour nous il importe également de  tracer de nouvelles perspectives pour cette nouvelle année, 2025, aussi une réunion sera organisée un samedi en début avril pour discuter les différentes propositions :

1) La préparation d’une table ronde sur l'art, les processus de collaboration, tels que mis en oeuvre ici à Gagarine. Elle est prévue pour le samedi 4 octobre 2025 à la Galerie Fernand léger, mêlant habitant·es, participantes au mandala et professionnels de l'art contemporain. Voici par exemple deux questions suggérées:

-   A qui s’adresse l’art généralement ? Comment ne pas être surplombant vis-à-vis des habitant.es qui passent et s'interrogent sur le sens de l’art dans un tel contexte, tandis que eux-elles, réclament plus de parking ?

- Comment répondre à l’interrogation considérant que l’artiste serait instrumentalisé par les opérateurs de l’aménagement du quartier et deviendrait ici un animateur socio-culturel ? Ou à l’inverse vers quelles résistances et quelles transformations l’artiste et les particpant.es se sont-ils engagés ici ?

2) Les décisions à prendre sur l’utilisation des abords du mandala, sur l'installation de phrases et images sur écriteaux plantés dans la terre, selon un cheminement dans le quartier. Affirmation d'un effort à faire sur des graines bios et des plants provenant d'une agriculture bio, dans une logique de permaculture…

3) Parallèlement  le travail à une oeuvre sonore de Robert avance. Dans un premier temps il prend RV avec les participantes au téléphone. Il procède selon une série de questions dont il a écrit un extrait sur un carton figurant qui lui sert d'aide-mémoire.


Liste de questions pour mener les entretiens, hiver 2024-2025



Il enregistre la conversation avec l'accord de chacune puis il réécrit un texte sur la base des propos tenus. Ensuite il retourne à Ivry, sur le terrain, avec chacune pour un temps d'enregistrement plus professionnel in situ. Pour cela il utilise un carton-prompteur de sa fabrication dont chacune peut s'inspirer. 

 

Carton-prompteur, hiver 2024-2025
 


 

 

24. Mercredi 19 février 2025

Poursuite des entretiens, des enregistrements sur place autour de la question de la terre, du vivant mais aussi de la mémoire du quartier.

Le système de contre-collage des images sur les piquets n’a pas résisté à l’hiver, un nouveau système sera mis en place au printemps. On réalisera une plantation de 20 textes et images sur écriteaux, plantés en terre selon un cheminement. Le système sera un contre-collage à chaud du texte / image dans le bois de l'écriteau lui-même fixé sur un piquet en terre. 


Proposition pour un cheminement des piquets à travers le quartier Gagarine, février 2025
 


 

 

25. Mardi 11 mars 2025

Les enregistrements sonores se poursuivent sur le terrain: d’une part les phrases venant des rencontres et entretiens avec les habitant·es mais aussi des extraits du poème Les Géorgiques de Virgile, à partir de la nouvelle traduction faite par Frédéric Boyer dans Le Souci de la Terre.

 

Extraits des Géorgiques de Virgile, Mars 2025


Dans l’après-midi des étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette sont venus dans le cadre de leur séminaire de Master 1 “Territoires de l’écologie politique”. Plusieurs habitantes – participantes se sont organisées pour pouvoir être là et participer aux échanges.

 

Rencontre avec les étudiant·es de l'ENSAP La Vilette, mardi 11 mars 2025


Rencontre au jardin avec les habitantes, 11 mars 2025


 

 

26. Semaine du 17 mars 2025

Le printemps est enfin de retour, les parcelles du jardin mandala reprennent vie.

 






 

Cette année les abords du mandala vont être également utilisés avec des nouveaux participants.

Pour cela Robert a préparé une aquarelle.

Proposition pour les abords du mandala, aquarelle, Mars 2025

 

Le dialogue avec Robert se poursuit ici par deux nouvelles questions


Delphine: Tu viens de terminer une aquarelle du jardin mandala et de ses abords. Tu glisses souvent une aquarelle au cœur de tes œuvres, elle prend presque des airs-imposteurs, car elle surgit tout à coup dans des projets où a priori elle n'aurait pas sa place. Ici il y a le jardin, des actions des habitant·es, des piquets, des photographies, des éléments sonores qui structurent avec récurrence Allo la Terre ? Ici Cosmos ! Et tout à coup il y a cette aquarelle qui apparaît ?

 

Robert: Pour la seconde année de mise en place du Mandala de Gagarine, j’avais à régler le problème des abords de ce dernier. Je devais donc dessiner une proposition pour que les participant.es au jardin puissent s’en emparer et intervenir.

Cette aquarelle vient jouer comme un «statement» selon l’œuvre de l’artiste Laurence Weiner soit une déclaration d’artiste, une invitation à agir.

J’ai proposé des rangées de fleurs montantes, rectilignes, venant comme rythmer les abords du cercle-mandala. J’ai suggéré par exemple de planter là des dahlias, des pois de senteurs…

L’aquarelle me permet une approche sensible du projet. Je la travaille longtemps de manière presque iconoclaste, en plusieurs couches, un peu comme je le ferai avec de la peinture à l’huile ce qui est peu approprié.

Je peux dire qu’à ma façon je « laboure » par la couleur et les dégradés, cette matière de la terre. Je pourrais réaliser la représentation de la terre d’un seul geste. Et du coup l’étendue colorée correspondrait mieux à la caractéristique de ce medium translucide, fin et diaphane qu’est l’aquarelle. C’est généralement comme cela que l’on procède. Pourtant je préfère fouiller dans la matière de l’eau et des pigments pour suggérer la profondeur de la terre, ses mottes, ses creux, ses bosses. Cela est à mettre en relation avec l’œuvre sonore que je prépare sur la manière dont les femmes participantes se représentent la terre du point de vue matériel, symbolique et imaginaire. Je réalise cette œuvre sonore par un dialogue avec Virgile.

 

Delphine: Le langage est souvent au cœur de tes œuvres. Tu aimes prendre des notes dans tes carnets, tu y inscris des bribes de phrases prononcées par des gens devant toi.  Ici à Gagarine tu as mené des entretiens sur la Terre, avec les participantes que tu as enregistrées de manière spontanée dans un premier temps. Puis tu les as retranscrits avant d'en extraire quelques phrases. Cette fois-ci tu mêles à ces phrases de la vie ordinaire des extraits des Géorgiques de Virgile. 

Pourquoi décides-tu, pour la première fois, de mêler des phrases du langage courant à des extraits d'un texte de l'un des plus grands poètes de l’Antiquité romaine ?

 

Robert: La première raison c’est que je ressens parfois que bien des gens portent en eux de la poésie sans même le vouloir et sans forcément le savoir.

Dans certains moments, leur sensibilité au monde est telle que les mots leur viennent sans les avoir cherchés. Mon travail consiste à tenter de les saisir avec ce filet à papillons qu’est aussi mon microphone.

La deuxième raison c’est que je suis tombé par hasard sur un livre extraordinaire : « Le souci de la terre » de Frédéric Boyer. C’est une nouvelle traduction des Géorgiques de Virgile qui fait totalement écho aux interrogations et anxiétés contemporaines. Ce livre est une sorte de vade-mecum à destination du paysan-jardinier de l’an 30 avant Jésus-Christ. C’est un poème étrange, écrit sous la forme de conseils pratiques au paysan. Cela vient interroger nos rapports complexes à la terre dans sa matérialité, sa mystique, ses symboles. C’est très beau. Ce texte me permet de mettre en relief les pensées des personnes, avec qui je travaille la terre, dans le Mandala de Gagarine et autour.

 

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