Journal de Bord Complet
- Allo Terre ?
- Ici Cosmos !
1- Automne 2023, Naissance d'un projet
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| Action: texte/parole d'habitant, sur panneau, rue Truillot (Simulation photographique, R Milin, oct 2023) |
La ville d'Ivry sur Seine / La Galerie Fernand Léger et l'EPA ORSA ont souhaité initier ensemble une résidence d'artiste dans le cadre du projet de l'Agro-cité Gagarine - Truillot (https://www.agrocite.gagarinetruillot.fr/)
Une résidence d'artiste de trois ans est donc mise en place avec Robert Milin, lauréat de l'appel à projet.
Il propose de travailler :
- en rencontrant les habitants
- en effectuant ensemble des actions
- en mobilisant la créativité des habitants par la terre, le végétal
- en travaillant sur l'iconographie du passé du quartier
- en s'intéressant au végétal, à la nature dans l'urbain
- en gardant à l'esprit l'histoire de ce quartier Gagarine
- en créant des espaces de rencontres autour d'actions in situ où chacun apporte une pratique, une connaissance, un savoir sur l'art, le bricolage, le végétal, l'animal, le quartier...
2. Février 2024, Chez Soumaya
| Goûter chez Soumaya, Février 2024 |
Une
première réunion initiée par Robert Milin et accueillie par Soumaya se
tient dans la Tour Truillot le samedi 4 février 2024. Soumaya a préparé
une grande table, du thé, du café, des biscuits...
Après la présentation de son travail d’artiste en général puis du projet pour l’Agrocité, une discussion s’est engagée sur le sens du projet, notamment dans sa dimension artistique avec la participation des habitant.es.
Quelques points importants:
- le fait que l’invitation à cultiver ensemble un jardin en forme de mandala est à ce jour prévue pour un temps limité
- un lieu d’implantation a été retenu à l’arrière de la tour Truillot.
- les participantes sont toutes d’accord pour s’impliquer à cet endroit. Elles se sont accordées pour vouloir réaliser ensemble un plus grand mandala, (environ 5 mètres de rayon) ceci afin d’accentuer la partie entraide collective du projet. Robert Milin fera des dessins pour ce premier mandala.
- Robert Milin souhaite la création d’une association le moment venu., il en concevra les
statuts
et ce travail juridique, Robert dit que ce sera aussi à sa façon un «statement»,
constitutif de l’œuvre à venir. Dans cette attente il a été décidé que
deux personnes seraient présidente et vice-présidente de « l’association
de fait » que désormais ils forment. Il s’agit de Dany Freyermuth et
de Soumaya Boussik. L'association s'appellera Les Mandalas de Gagarine.
- Robert voudrait faire une œuvre sonore, photographique et filmique autour de la démarche entreprise. Toutes les participant.es donnent leur accord. Des photos, des sons et des vidéos sont d’ores et déjà pris durant cette rencontre.
- Il faut penser à des bacs à compost, retourner de la terre, un peu de menuiserie, trouver un accès à l’eau même si les principes de la permaculture seront utilisés afin d’en utiliser le moins possible. Chacun.e doit essayer de trouver des solutions en termes de plants, outillage et petits bricolages. Il faudra privilégier la récupération et le bricolage.
3. Fin Février 2024, Repérage
- Il faut désormais s’accorder sur un espace pour un premier mandala en s’assurant qu’une parcelle sera disponible jusqu’à la fin du chantier. Les Mandalas de Gagarine - l'association de fait qui s'est constituée - et Robert ont décidé que ce serait juste derrière la Tour Truillot, un petit espace de pelouse et l'autorisation de l'EPEA-ORSA a été obtenue.
Il faut également commencer à penser à des possibilités de récupération de matériaux puisque l’un des principes est de ne rien acheter de tout prêt mais de recycler et de bricoler ensemble. Les idées de collectif, d’entraide et de bricolage sont au cœur de ce projet.
Tout le monde, participant direct ou non, est invité à réfléchir pour trouver :
- des plants
- du bois pour fabriquer une petite clôture tout autour du mandala
- des outils
Un rendez-vous est pris pour début mars et un premier tracé.
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| Repérage sur le terrain, fin février 2024 |
4. Début mars 2024, rencontres et tracé
Les prises de contact se poursuivent avec les habitant·es ainsi qu’avec une spécialiste de la permaculture. Cette dernière - Cécile - viendra sur le quartier Gagarine à la mi-mars afin de rencontrer le premier groupe constitué autour du premier mandala.
Discussion également avec l’architecte du projet, Carmen Santana, pour voir comment articuler les projets respectifs.
Avec les volontaires disponibles Robert va examiner la parcelle et tracer un grand cercle sur le sol. Munis d'une cordelette, de piquets et aussi d'une bombe de peinture bleue ils tracent ainsi le contour sur le terrain.
5. Fin mars 2024, rencontre avec Cécile
Cécile, spécialiste de la permaculture est venue sur le quartier Gagarine à la rencontre de l’association Les Mandalas de Gagarine.
Il
va falloir commencer dès que possible les composts pour
enrichir les terrains après les avoir labourés. La ville d'Ivry sur
Seine peut mettre à disposition des bacs de composts. Un rdv est fixé
avec la personne responsable de la distribution de ces bacs.
Il pleut la réunion se poursuit dans un hall d’immeuble et deux dates sont fixées pour les prochaines rencontres :
- le 13 avril 2024 à la Galerie Fernand Léger pour travailler sur les statuts de l’association d’une part mais aussi pour visionner des œuvres vidéos de Robert.
Les statuts font partie intégrante de l’œuvre en train de se faire d’où l’importance de ce travail collectif.
- le 18 mai 2024 : rdv pour une journée bricolage autour de la parcelle, fabrication et installation des bordures extérieures et intérieures.
Premiers dessins préparatoires des habitant·es, printemps 2024
Premiers dessins préparatoires des habitant·es, printemps 2024
6. Début avril 2024, préparation du terrain
Le terrain où le premier cercle a été tracé n’est finalement pas disponible.
Le premier mandala va donc prendre place sur le second terrain proposé. L’EPA Orsa a retourné la terre de moins bonne qualité sur cette parcelle pour l’aérer.
Puis de la terre inutilisée, sur le chantier global, a été apportée afin de rendre ce premier mandala appropriable et cultivable. il va falloir pouvoir l'étaler assez rapidement.
(espace finalement retenu afin d'y tracer le futur Mandala, un écriteau a déjà été planté par les participant·es)
7. Samedi 13 avril 2024, rencontre à la Galerie Fernand Léger
Robert a donné rendez-vous aux membres de l’association Les Mandalas de Gagarine à la galerie Fernand Léger.
Il s’agit d’une part de travailler sur les statuts et d’élire un bureau mais aussi de partager un temps autour de l’art puisque cette aventure commune n’est pas un simple jardin potager mais une œuvre dont l’un des médiums est le jardinage.
Robert a préparé les statuts qui constituent une forme de statement qui va encadrer l’œuvre. Il se sert souvent du droit, de ses outils pour affiner la forme de ses œuvres qui se déploient dans l’espace public et se construisent en commun avec des personnes volontaires.
Ici le premier mandala prend place au cœur de la Cité Gagarine et des premières habitantes se sont mobilisées avec Robert.
Une association a donc été donc créée, un bureau élu et des statuts établis.
Extrait des statuts créés pour l'association les mandalas de Gagarine
Par ailleurs Robert profite de cette rencontre à la Galerie Fernand Léger pour présenter et discuter de deux vidéos qu’il a réalisées sur deux de ses oeuvres antérieures:
Jardin aux Habitant·es, Palais de Tokyo, depuis 2002
Jardin au Mandala, Œuvre éphémère entre mai et septembre 2000 dans le parc de La Courneuve
Jardin au mandala, La Courneuve, Biennale Art Grandeur Nature, Mai à Septembre 2000
Ces deux œuvres partagent des questions qui traversent le travail de Robert depuis plus de trente ans.
L'une est visible ici: https://vimeo.com/787990236?share=copy
8. Du 24 au 30 avril 2024, rencontre, bricolage, compost
Les
habitantes se mobilisent pour essayer trouver du compost et de la bonne terre, installer un bac pour produire ensuite, soi-même du compost,
nettoyer la terre et préparer peu à peu les parcelles de chacune.
Mercredi 24 avril à 19h : la Ville d’Ivry sur Seine et l’Epa Orsa organisent Réunion publique sur l'agriculture urbaine, les chantiers en cours de la Zac Gagarine-Truillot. Robert ne pouvant être présent à la réunion, il a préparé une courte vidéo présentant le projet et ses premières avancées.
La voici ici: https://vimeo.com/940652128?share=copy
Mardi 30 avril 2024 : Robert aide les gens sur le chantier de nettoyage de terre, il présente son projet aux passants, aidé de Dany qui est désormais la présidente de l'association Les mandalas de Gagarine.
Robert filme et fait des photographies. On commence à penser à la fête du quartier du 8 juin. Il faudrait que le Mandala puisse être prêt avec quelques premières plantations. Robert souhaiterait installer des premiers panneaux sur piquets avec des phrases et des photographies venues de ses premières rencontres sur le quartier.
Maquette, Robert Milin, fin avril 2024
Plusieurs passages de Robert sont convenus en mai notamment pour nettoyer la terre puis commencer à installer les bordures, les habitant·es peuvent aussi venir quand elles le souhaitent.
9. Du 1 au 12 mai 2024, nettoyage et répartition des parcelles
Les membres de l’association viennent nettoyer la terre ici et là, il y a désormais un local qui va permettre de stocker quelques petits outils.
Le 11 mai 2024 : Robert vient aider à préparer le terrain et chacun participe à sa façon. Certaines ont avancé leur retour de vacances pour être là, d’autres préparent du thé et du café, des amis passent dire bonjour ou même donner un coup de main, des voisins s’arrêtent et questionnent… Certains voudraient participer d’autres sont mécontents ils voulaient des places de parking, des discussions s’enclenchent…
Peu à peu Allo la Terre ? Ici Cosmos prend place et forme dans le quartier à travers la mobilisation d’un groupe d’habitantes autour du projet de Robert.
La
répartition des parcelles se fait avec un enfant par tirage au sort des numéros dans un chapeau.
10. Du 13 au 28 mai 2024, travaux de menuiserie et premières plantations
Malgré le mauvais temps Jean-Michel, Edouard et Antoine se sont
lancés dans des travaux de menuiserie pour construire toutes les bordures tout
autour du mandala et des parcelles…Une fine clôture est installée, elle reste basse et ne cache rien du jardin.
Les dames des Mandalas de Gagarine sont venues apporter du thé, des fruits, du café… un voisin est venu donner un plant d’autres sont venus discuter tout simplement.
Tout le monde a continué, seau et râteau à la main, à bien préparer le sol en transportant la
terre et en l’étalant dans toutes les parcelles.
Tout a pris forme et les premières plantations ont pu
commencer. Nous attendons le bac pour le compost et un tonneau pour stocker de
l’eau de pluie.
Ce premier mandala est prêt pour sa présentation à tous et toutes lors de la fête du quartier le 8 juin 2024.
11. Du 29 mai au 8 juin 2024, préparation de la fête du quartier
Les habitantes continuent de venir travailler leur parcelle en échangeant aussi sur le groupe whatsapp consacré au Mandala : des idées, des questions, des sensations...
Il manque désormais un réservoir pour l’eau et toujours aussi le bac pour le compost.
Robert est venu le 5 juin avec de premières photographies et des textes qu’il va contre coller sur des panneaux en bois fabriqués avec l’appui de la galerie Fernand Léger à partir des dessins de Robert.
Avec l’aide du nouveau gardien de l’immeuble les piquets sont plantés en terre assez proches du Mandala.
Ces images et ces textes proviennent du quartier, des rencontres et des discussions que Robert a pu avoir.
Robert a commencé à photographier, à enregistrer des paroles, à filmer… il récupère également des images et des petits films faits par les habitantes qui sont là au quotidien. Et peu à peu il accumule des matériaux pour une nouvelle œuvre sonore et vidéographique.
Le
8 juin tout est prêt, tout le monde
est là, il fait très chaud, le quartier est en fête. Le Maire, les
habitant·es, les élu·es municipaux sont venus découvrir le premier
Mandala et rencontrer Robert et les membres de l'Association Les Mandalas de Gagarine.
12. De mi juin à mi août 2024, le jardin au Mandala est en fleurs
Les plantations se sont multipliées et le Mandala en fleur est de plus en plus présent visuellement.
Une réserve pour l’eau a également été installée pour faciliter les arrosages durant l’été.
Désormais les entretiens avec Robert Milin peuvent commencer avec des prises de notes et des enregistrements sonores.
Dans le même temps Robert peut commencer à envisager la création d’un deuxième jardin au Mandala avec d’autres habitant·es volontaires et selon le même protocole.
13. Dernière semaine d’août 2024
En quelques semaines le jardin mandala a vu des tomates, des poivrons, des aubergines, de l’oseille, des aromates donner de la vie et de la couleur au milieu du quartier Gargarine, toujours en chantier.
L’été il a fallu s’entraider pour arroser les parcelles de ceux partis en vacances et ce fut aussi l’occasion de manger les premières tomates.
Le filtre de Dany, 27 août 2024
Sur la parcelle accueillant le mandala il y a désormais un figuier, donné par un voisin, et il y a également un sac avec du marc de café pour venir enrichir la terre.
Les discussions se précisent sur un nouveau mandala, des voisins sont partants pour participer.
14. Mercredi 4 septembre 2024
Des graines sont récupérées au fur et à mesure pour les nouvelles plantations l’an prochain. Le petit local s’organise avec les enveloppes de graines et des réserves de bouteilles d’eau…
De nouveaux piquets seront bientôt installés avec des photographies ou des textes et peu à peu un parcours va se dessiner dans tout le quartier.
Une
réunion de premier bilan est prévue le 5 octobre avec l'ensemble des
habitantes qui furent impliquées dans le premier mandala. Il s'agira
aussi de penser l'articulation avec le second mandala, de réfléchir
ensemble au parcours des piquets et d'imaginer un moment d'échange au
coeur du quartier.
15. Rencontre avec Robert Milin le 25 septembre 2024
La Maison Municipale de quartier Centre Ville Gagarine a organisé mercredi 25 septembre une rencontre avec tous les habitants pour échanger autour du projet Agrocité Truillot Gagarine.
Robert Milin a ouvert la réunion avec une vidéo qui esquisse à grands traits sa démarche dans le quartier. Les habitantes qui se sont engagées auprès de lui dans le projet Les Mandalas de Gagarine étaient là également.
Ensemble ils ont présenté le projet et répondu aux questions.
La vidéo est visible ici: https://vimeo.com/1014252457?share=copy
16. Assemblée générale de l’Association Les Mandalas de Gagarine
Samedi 5 octobre 2024 tous les membres de l’association Les Mandalas de Gagarine se sont réunis pour un premier bilan des actions menées après ces premiers mois à travailler ensemble un jardin en forme de mandala au cœur du quartier Gagarine.
Au milieu des allées en chantier, des bâtiments en construction, des algecos a surgi un jardin entretenu par dix femmes volontaires.
Maintenant l’automne est là, la terre va pouvoir se reposer.
Allo Terre ? Ici Cosmos ! c’est également un ensemble de panneaux sur piquets en bois sur lesquels sont contrecollées des images ou des phrases venant du quartier.
Ces textes et images plantés dans la terre vont peu à peu traverser le quartier. Une première action est prévue le vendredi 15 novembre.
17. Enregistrements sonores d’entretiens préparatoires
Depuis quelques semaines Robert prend des rendez-vous téléphoniques avec des habitant·es du quartier, impliqué·es ou non dans le jardin. Il y a bien sûr les femmes qui travaillent leur parcelle mais aussi des personnes qui passent et s’arrêtent devant le mandala.
Dans l’œuvre sonore se côtoieront des paroles venues des entretiens mais aussi des sons contextuels : le bruit des engins, un enfant à vélo, le RER qui arrive…
Après ces premiers moments au téléphone Robert réécrit un texte pour chaque personne participante. Un autre Rv a lieu ensuite autour du Mandala durant lequel Robert enregistre de manière plus professionnelle du point de vue sonore, les textes dits par les gens. Il agit ici comme un metteur en scène, faisant redire, recommencer pour trouver la bonne tonalité. Pour cela, il s’aide d’un grand cartel contrecollé sur carton qui empêche la feuille du texte de faseyer au vent.
18. Un composteur, des piquets, des phrases et des images
Le 13 novembre 2024 le composteur est enfin installé près du mandala.
Le jardin a désormais une présence bien réelle, une nouvelle étape du projet Allo Terre ? Ici Cosmos prend forme.
Depuis les premiers jours, Robert a pris notes de phrases et réalisé des photographies dans le quartier.
Il en sélectionne quelques unes qu’il imprime, plastifie et contrecolle sur un panonceau fixé sur un piquet. Le tout est en bois, simple et sobre.
Dès le mois de juin trois piquets avaient été installés tout près du mandala. Désormais les piquets vont dessiner un cheminement qui va se déployer sur tout le quartier Gagarine au fil des mois.
Les premiers ont été installés avec l'aide de la Galerie Fernand Léger le vendredi 15 novembre en partant de la place Pioline.
19. Jeudi 5 Décembre 2024, Noël approche
Le projet se poursuit, désormais la terre se repose mais le jardin reste présent. Ensemble les habitantes investies sur les parcelles du jardin ont décidé d’installer un petit sapin et sa guirlande qui s’illumine dans la nuit. Il est visible depuis les balcons ou les fenêtres des bâtiments les plus proches.
21. Vendredi 5 janvier 2025
Toutes les habitantes participant au Jardin au Mandala se retrouvent à la Galerie Fernand Léger pour partager une galette des rois. Quelques autres voisins ont été invités à venir aussi, ils participeront soit aux entretiens soit à entretenir la parcelle.
Il s'agissait ici de se retrouver, de regarder les premiers éléments sonores montés par Robert et de se projeter dans cette nouvelle année.
Robert poursuit les entretiens et les enregistrements. De nouveaux piquets vont également être construits pour être installés au printemps.
22. Vendredi 24 janvier 2025
Stupeur des habitantes qui voient depuis leur fenêtre un engin détruire la parcelle travaillée depuis des mois, le Jardin reste intact mais la parcelle entière était mise à disposition avec déjà quelques plantations comme le figuier offert par un voisin.
Une mini-pelle détruit les abords du jardin, 24 janvier 2025
Destruction des abords du Mandala, 24 janvier 2025
Destruction des abords du Mandala, 24 janvier 2025
Après une rencontre avec les différents participants l'Epea Orsa s'est engagé à remettre la parcelle en état.
23. Début février 2025
La terre est au repos, la parcelle attend d’être remise en ordre après les destructions faites par les buldozers du chantier de la ZAC. Les responsables ont réparé en partie le dommage mais nous attendons une meilleure finalisation pour tasser la terre en périphérie du mandala.
Pour nous il importe également de tracer de nouvelles perspectives pour cette nouvelle année, 2025, aussi une réunion sera organisée un samedi en début avril pour discuter les différentes propositions :
1) La préparation d’une table ronde sur l'art, les processus de collaboration, tels que mis en oeuvre ici à Gagarine. Elle est prévue pour le samedi 4 octobre 2025 à la Galerie Fernand léger, mêlant habitant·es, participantes au mandala et professionnels de l'art contemporain. Voici par exemple deux questions suggérées:
- A qui s’adresse l’art généralement ? Comment ne pas être surplombant vis-à-vis des habitant.es qui passent et s'interrogent sur le sens de l’art dans un tel contexte, tandis que eux-elles, réclament plus de parking ?
- Comment répondre à l’interrogation considérant que l’artiste serait instrumentalisé par les opérateurs de l’aménagement du quartier et deviendrait ici un animateur socio-culturel ? Ou à l’inverse vers quelles résistances et quelles transformations l’artiste et les particpant.es se sont-ils engagés ici ?
2) Les décisions à prendre sur l’utilisation des abords du mandala, sur l'installation de phrases et images sur écriteaux plantés dans la terre, selon un cheminement dans le quartier. Affirmation d'un effort à faire sur des graines bios et des plants provenant d'une agriculture bio, dans une logique de permaculture…
3) Parallèlement le travail à une oeuvre sonore de Robert avance. Dans un premier temps il prend RV avec les participantes au téléphone. Il procède selon une série de questions dont il a écrit un extrait sur un carton figurant qui lui sert d'aide-mémoire.
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Liste de questions pour mener les entretiens, hiver 2024-2025 |
Il enregistre la conversation avec l'accord de chacune puis il réécrit un texte sur la base des propos tenus. Ensuite il retourne à Ivry, sur le terrain, avec chacune pour un temps d'enregistrement plus professionnel in situ. Pour cela il utilise un carton-prompteur de sa fabrication dont chacune peut s'inspirer.
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| Carton-prompteur, hiver 2024-2025 |
24. Mercredi 19 février 2025
Poursuite des entretiens, des enregistrements sur place autour de la question de la terre, du vivant mais aussi de la mémoire du quartier.
Le système de contre-collage des images sur les piquets n’a pas résisté à l’hiver, un nouveau système sera mis en place au printemps. On réalisera une plantation de 20 textes et images sur écriteaux, plantés en terre selon un cheminement. Le système sera un contre-collage à chaud du texte / image dans le bois de l'écriteau lui-même fixé sur un piquet en terre.
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| Proposition pour un cheminement des piquets à travers le quartier Gagarine, février 2025 |
25. Mardi 11 mars 2025
Les enregistrements sonores se poursuivent sur le terrain: d’une part les phrases venant des rencontres et entretiens avec les habitant·es mais aussi des extraits du poème Les Géorgiques de Virgile, à partir de la nouvelle traduction faite par Frédéric Boyer dans Le Souci de la Terre.
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Extraits des Géorgiques de Virgile, Mars 2025 |
Dans l’après-midi des étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette sont venus dans le cadre de leur séminaire de Master 1 “Territoires de l’écologie politique”. Plusieurs habitantes – participantes se sont organisées pour pouvoir être là et participer aux échanges.
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| Rencontre avec les étudiant·es de l'ENSAP La Vilette, mardi 11 mars 2025 |
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| Rencontre au jardin avec les habitantes, 11 mars 2025 |
26. Semaine du 17 mars 2025
Le printemps est enfin de retour, les parcelles du jardin mandala reprennent vie.
Cette année les abords du mandala vont être également utilisés avec des nouveaux participants.
Pour cela Robert a préparé une aquarelle.
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| Proposition pour les abords du mandala, aquarelle, Mars 2025 |
Le dialogue avec Robert se poursuit ici par deux nouvelles questions
Delphine: Tu viens de terminer une aquarelle du jardin mandala et de ses abords. Tu glisses souvent une aquarelle au cœur de tes œuvres, elle prend presque des airs-imposteurs, car elle surgit tout à coup dans des projets où a priori elle n'aurait pas sa place. Ici il y a le jardin, des actions des habitant·es, des piquets, des photographies, des éléments sonores qui structurent avec récurrence Allo la Terre ? Ici Cosmos ! Et tout à coup il y a cette aquarelle qui apparaît ?
Robert: Pour la seconde année de mise en place du Mandala de Gagarine, j’avais à régler le problème des abords de ce dernier. Je devais donc dessiner une proposition pour que les participant.es au jardin puissent s’en emparer et intervenir.
Cette aquarelle vient jouer comme un «statement» selon l’œuvre de l’artiste Laurence Weiner soit une déclaration d’artiste, une invitation à agir.
J’ai proposé des rangées de fleurs montantes, rectilignes, venant comme rythmer les abords du cercle-mandala. J’ai suggéré par exemple de planter là des dahlias, des pois de senteurs…
L’aquarelle me permet une approche sensible du projet. Je la travaille longtemps de manière presque iconoclaste, en plusieurs couches, un peu comme je le ferai avec de la peinture à l’huile ce qui est peu approprié.
Je peux dire qu’à ma façon je « laboure » par la couleur et les dégradés, cette matière de la terre. Je pourrais réaliser la représentation de la terre d’un seul geste. Et du coup l’étendue colorée correspondrait mieux à la caractéristique de ce medium translucide, fin et diaphane qu’est l’aquarelle. C’est généralement comme cela que l’on procède. Pourtant je préfère fouiller dans la matière de l’eau et des pigments pour suggérer la profondeur de la terre, ses mottes, ses creux, ses bosses. Cela est à mettre en relation avec l’œuvre sonore que je prépare sur la manière dont les femmes participantes se représentent la terre du point de vue matériel, symbolique et imaginaire. Je réalise cette œuvre sonore par un dialogue avec Virgile.
Delphine: Le langage est souvent au cœur de tes œuvres. Tu aimes prendre des notes dans tes carnets, tu y inscris des bribes de phrases prononcées par des gens devant toi. Ici à Gagarine tu as mené des entretiens sur la Terre, avec les participantes que tu as enregistrées de manière spontanée dans un premier temps. Puis tu les as retranscrits avant d'en extraire quelques phrases. Cette fois-ci tu mêles à ces phrases de la vie ordinaire des extraits des Géorgiques de Virgile.
Pourquoi décides-tu, pour la première fois, de mêler des phrases du langage courant à des extraits d'un texte de l'un des plus grands poètes de l’Antiquité romaine ?
Robert: La première raison c’est que je ressens parfois que bien des gens portent en eux de la poésie sans même le vouloir et sans forcément le savoir.
Dans certains moments, leur sensibilité au monde est telle que les mots leur viennent sans les avoir cherchés. Mon travail consiste à tenter de les saisir avec ce filet à papillons qu’est aussi mon microphone.
La deuxième raison c’est que je suis tombé par hasard sur un livre extraordinaire : « Le souci de la terre » de Frédéric Boyer. C’est une nouvelle traduction des Géorgiques de Virgile qui fait totalement écho aux interrogations et anxiétés contemporaines. Ce livre est une sorte de vade-mecum à destination du paysan-jardinier de l’an 30 avant Jésus-Christ. C’est un poème étrange, écrit sous la forme de conseils pratiques au paysan. Cela vient interroger nos rapports complexes à la terre dans sa matérialité, sa mystique, ses symboles. C’est très beau. Ce texte me permet de mettre en relief les pensées des personnes, avec qui je travaille la terre, dans le Mandala de Gagarine et autour.
27. Samedi 5 avril 2025
Une nouvelle réunion est organisée à la Galerie Fernand Léger avec les participant·es au mandala notamment pour une écoute/découverte d’un premier montage sonore. Voilà maintenant des mois que Robert discute, prend des notes puis enregistre. Les rushes sonores se sont accumulés. Tout d’abord centrés sur le rapport à la terre peu à peu les discussions se sont ouvertes au quotidien de la vie à Gagarine.
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| Rencontre samedi 5 avril 2025 pour une écoute collective |
Quelques bribes de phrases, des documents d'archives, des photos prises par Robert sont aussi choisies pour être installées sur les piquets qui vont probablement être installés durant le mois de mai.
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| Plan d'archiecte de la Tour Truillot année 1960 en vue de la construction du quartier Gagarine |
La fête du quartier se tiendra début juillet, l’association Les Mandalas de Gagarine sera présente.
28. Mercredi 16 avril 2025
Les entretiens se poursuivent. La parcelle va être enfin totalement remise en état et les plantations, notamment sur les abords, vont pouvoir s’intensifier.
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| Les iris de Dany sont en fleur, avril 2025 |
Sur le groupe whatsapp il est décidé de faire un petit événement début mai dans le jardin avec tous les participant·es pour une plantation collective et un pique-nique partagé. L'aquarelle de Robert récemment peinte en constitue une ébauche.
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| Discussions autour du jardin, avril 2025 |
29. Le mois de mai 2025
En mai la parcelle a pris une nouvelle vie, avec le beau temps les habitantes sont revenues, bien plus nombreuses. On s'est organisé pour arroser à tour de rôle.
Un repas dans un restaurant italien dans les hauts d'Ivry a réuni les habitantes, Robert et Hedi dans la soirée du vendredi 9 mai. Tout le monde était ravi.
Créer une œuvre processus avec des habitants pendant plusieurs mois ou comme ici plusieurs années, cela permet de développer des relations qui dépassent l’art et qui viennent nourrir l’œuvre.
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| Vue depuis la fenêtre de Dany, mai 2025 |
Voici, à l'appui de ce qui se réalise aujourd'hui et jours après jours à Ivry, un extrait d'une discussion filmée.
C'est lors d'une rencontre entre Robert et Maurice qui participe depuis plus de 20 ans au Jardin aux habitant·es au pied du Palais de Tokyo. Maurice fut le premier président de l’association de ce jardin conçu par Robert et ceci durant 15 ans.
Extrait retranscrit de L’art, les gens, l’artiste, un film De Robert Milin
(https://www.apres-production.com/portfolio_page/vod-lart-les-gens-lartiste/)
Maurice : Bah ça fait peut être partie de l’art ce qu'on fait ici au jardin Robert en même temps c’est exact qu’au départ je ne pensais pas à tout ça mais je m’aperçois que oui ça fait partie de l’art
Robert : Mais tu vois bien quand même que si j’avais été un homme politique, un adjoint au maire de la ville de Paris je n’aurais pas pu faire ça. Tu comprends ce que je veux dire ? Est ce que j’aurais pu le faire si j’avais été…
Maurice : Oui Robert bah non je ne pense pas tout du moins parce que au départ t’étais vraiment, t’étais près de nous tout ça si ça avait été un homme politique t’aurais pas été avec nous comme tu l’es encore à présent si tu veux
Robert : Oui mais sans parler de ça est ce que tu vois ce que je veux dire c’est que je n’aurais pas eu la liberté de faire ça c’est à dire que même si un homme politique il est près de toi, même si il est honnête et présent on pourrait imaginer qu’il sera obligé de trouver des règlements de s’inscrire dans des plans d’urbanisme il sera obligé de… comment dire… de ménager la chèvre et le chou, tu vois ? Et moi j’ai eu une liberté quand même tu comprends ce que je veux dire qu’un artiste a et qu’un homme politique n’aurait peut-être pas tu comprends ?
Maurice : Oui oui je ne
sais pas si je vais bien m’expliquais enfin
Robert : Non C’est pas grave si t’expliques pas bien c’est pas grave
Maurice : Oui oui Bon c
’est certain si tu avais été homme politique –je le dis ça ?
Robert : Oui bien sûr
Maurice : Si t’avais été homme politique bah pour moi t’aurais pas été si près de nous quand même je pense toi Robert on t’a pris vraiment en amitié avec nous si t’avais été un homme politique c’aurait été autre chose je pense pas que tu aurais été si près de nous.
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| Maurice au jardin, 2017 |
30. L’été 2025
Durant tout l'été Ruth, Dany, Danielle, Ingrid, Jahillys, Rachida, Margot, Soumaya, Houria et Dominique ont pris soin du jardin qui cette année encore a donné des fruits, des légumes, des aromates, des fleurs.
Cet été les abords ont également été utilisés par des rangées de fleurs venant apporter une meilleure respiration à ce mandala jusque là encerclé par l'omniprésence du chantier.
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| Jardin au mandala, été 2025 |
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| Jardin au mandala, été 2025 |
Malheureusement
quelques actes de vandalisme ont eu lieu mais les choses ont été remises
en place à chaque fois, l'esprit du mandala résiste. Merci Manu le voisin si
sympa.(vidéo ci-dessous de Dany)
Une soirée se prépare bientôt avec les habitant·es les plus impliqué·es pour faire le bilan de ce deuxième été et aussi pour préparer les rencontres du 4 octobre à la Galerie Fernand Léger (lien vers...)
Il y a ce va et vient entre l'art, le jardin, les pratiques de chacun, le quartier... comment chacune se situe dans cette oeuvre que Robert construit avec elles depuis 18 mois?
A regarder les photographies, les vidéos du jardin il y a toujours cette sensation d'une anomalie et pourtant le jardin fait partie de ces pratiques les plus communes, les plus partagées. Alors comment est ce possible que l'étrangeté visuelle provienne de ce mandala?
Cette oeuvre c'est aussi une nouvelle réponse à la question que posait le film Un espace de l'art ? en 2011: En avril 2010, Robert Milin est invité par la Ville de Saint-Denis dans le cadre d'un programme de résidence d'artiste. Il s'installe pour deux ans dans le quartier classé « difficile » de Saint-Rémy. Après plusieurs tentatives échouées d'actions artistiques dans l'espace public, il décide de rebondir en réalisant un film. Dans son appartement, transformé en studio de tournage, Robert Milin invite divers interlocuteurs pour les interroger sur le sens de l'art dans ce type d'environnement.
Un extrait à voir ici https://www.apres-production.com/portfolio_page/vod-un-espace-de-lart/
31. Septembre 2025
Robert reprend début septembre les entretiens qui viendront nourrir les œuvres sonores et vidéo. Pour le moment il s’agit d’accumuler tout un matériau autour de cette œuvre qui se construit dans le temps et dans une certaine autonomie.
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| Repas autour du mandala, le 19 septembre 2025 |
Robert récupère également les images faites au jour le jour par les membres de l’association les Mandalas de Gagarine tout comme des bribes de textes venant des messages échangés autour du Mandala.
Après 18 mois trois nouvelles personnes sont accueillies pour remplacer trois personnes qui ne peuvent plus s’investir autant sur leur parcelle. Elles restent membres de l’association et continueront de participer ponctuellement aux moments de rencontres.
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| Retrouvailles autour du mandala, 19 septembre 2025 |
Le 19 septembre un repas est organisé à côté du jardin, chacun apporte quelque chose. Des voisin·es, passant·es s’arrêtent pour partager un verre, poser des questions, s’asseoir quelques minutes.
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| Gérald, Olivier, Robert, Septembre 2025 |
Ce jardin insolite au milieu de ce chantier a finalement su imposer discrètement sa présence.
32. 4 octobre 2025
Samedi 4 octobre s’est tenue une rencontre autour d’Allo la Terre ? Ici Cosmos à la Galerie Fernand Léger. Adélaïde Blanc, Ophélie Naessens, Stéphanie Sagot et Alix Gigot sont intervenues ainsi que toutes les membres de l’association Les Mandalas de Gagarine.
L’art et le vivant, l’art dans des lieux qui ne l’attendent pas spécifiquement, l’art comme une action dans le temps, l’art qui se construit à partir de rencontres et de relations, l’art à partir de pratiques communes.
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| Ouverture de la rencontre du 4 octobre 2025 |
Joseph Beuys :
" L'ère de l'art moderne, nous
dit-il, touche à sa fin. Il est temps que se lève une culture nouvelle, fondée
sur de nouvelles relations humaines. L'art n'a qu'une existence résiduelle chez
nous. On lui aménage une niche pour s'agiter plus ou moins librement, mais sans
jamais lui permettre d'aborder le cœur du problème : l'organisation de la vie
dans la société. Or, pour moi, une nouvelle esthétique apparaît, liée à
l'anthropologie, et qui, de ce fait, affecte l'homme social en son entier. Si
on faisait entrer dans la vie cette donnée artistique fondamentale qu'est la
créativité, il est clair que le système finirait par changer. Car de fortes
idées de liberté apparaissent dans l'idée de créativité. Et cela, c'est de la
sculpture sociale. Je propose une alternative aux deux systèmes capitaliste et
socialiste, soit la propriété privée et la propriété d'État qui, nous le savons
bien aujourd'hui, sont d'irrémédiables échecs ; une troisième voie fondée sur
un autre système de relations humaines et sociales qui devrait remettre en
cause tout le système de l'argent, du capital, de la propriété... Je pense que cette
idée s'imposera de plus en plus et que, cette fois, le changement viendra de
l'art. " (https://www.lemonde.fr/archives/article/1981/01/29/la-sculpture-sociale-de-joseph-beuys_2718778_1819218.html)
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| Adélaïde, Robert, Hedi, Alix et Stéphanie le 4 octobre 2025 | |
33. Le 15 octobre 2025
Le jardin fait désormais partie du quartier. Il est tenu par un groupe soudé et qui vient de se renforcer avec 3 nouveaux adhérent.es.
Le mandala fait déjà partie du paysage du quartier Gagarine. Certain·es habitant.es ne sont pas d’accord, ne voient pas en quoi c’est de l’art, ne comprennent pas que cet espace ne soit pas un parking, etc. Mais des discussions se font jour. D’autres personnes sont pour le mandala et le disent. Elles s'arrêtent pour encourager, posent des questions, d’autres viennent donner des graines, d’autres se proposent pour intégrer le groupe jardinant.
Dans ses oeuvres au long cours Robert travaille généralement dès le début avec un groupe fondateur de l’autonomie du projet et à partir d’outils juridiques simples, donnant une assise et un mode de fonctionnement.
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| Liliane, Octobre 2025 |
Ici, comme pour le Jardin aux habitant·es du Palais de Tokyo (https://palaisdetokyo.com/exposition/les-20-ans-du-jardin-aux-habitant-es/) une association a été créée. Concrètement l’intégrité de l’œuvre est protégée tout en permettant une grande autonomie aux membres.
Autour du mandala de Gagarine un groupe whatsapp a également été créé très rapidement permettant de discuter certains points ensemble.
Robert est désormais parti à la rencontre d’autres habitant·es avec l’idée de les suivre dans leur quotidien sur le quartier. Il en va ainsi par exemple de Wally qui vit et travaille à Ivry sur Seine depuis 30 ans. Il vient de Mauritanie. Il a accepté de travailler avec Robert qui prend des photographies et des notes au fil de leurs conversations.
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| Nani et Marem, Gagarine, Octobre 2025 |
34. Début Novembre 2025
Les rencontres du 4 octobre autour de la résidence de Robert sont désormais en ligne ici (https://www.youtube.com/watch?v=n1Zr_xqbHpM). Ces réflexions et discussions ont permis de situer ce travail dans des contextes plus élargis de l'art comme l’explique en ouverture Adélaïde Blanc : « L’idée c’est vraiment d’ouvrir la réflexion à d’autres enjeux comme par exemple ceux de la création collective, la réappropriation des territoires dans l’espace urbain, les notions d’échanges et d’apprentissage mutuel donc de compréhension de l’art dans l’espace public et de l’art comme prétexte aux relations. Cette résidence de trois ans à Ivry-Sur-Seine mais aussi le jardin s’inscrivent dans la continuité de sa pratique qu’il développe depuis près de 35 ans maintenant. Nous mettrons en perspective le travail de Robert Milin mais aussi le jardin d’Ivry-Sur-Seine avec d’autres œuvres passées initiées par d’autres artistes depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui. D’autres œuvres nées d’un désir de prendre soin justement de nos lieux de vie en milieu urbain. Des œuvres nées du besoin de cultiver aussi des formes de voisinage qui passent par l’échange entre autres, par la création, par la culture de jardin entre autres choses. »
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| Adélaïde Blanc et Ophélie Naessens, 4 octobre 2025 |






















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